mardi 17 février 2009

Choc du... non-retour...

Dimanche matin, 10h50, Coussay, France.
Peinarde, j'appelle Air Maroc pour confirmer mon vol
et réserver mon siège.
Et pour le vol Paris-Casablanca et celui pour Casablanca-Montréal.
Surprise! Mon vol pour Montréal est annulé!
PARDON?! POURQUOI? Pas de réponse...
Probablement parce qu'il n'était pas assez plein.
D'accord mais vous allez me déplacer
mon vol au départ de Paris pour jeudi matin alors!
Désolé madame, votre billet n'est ni échangeable ni remboursable.
QUOI? VOUS annulez mon vol, vous ne pouvez-pas faire un effort?
Désolé madame.
Bon, alors vous me déboursez les frais d'hébergement,
de restauration et de transfert.
Désolé madame, nous ne pouvons rien faire.

Bon, j'avais déjà les hormones dans le tapis
ben là ça été le boutte du boutte!
J'ai fait tous les temps, sans succès.
Je me suis dit je vais appeler directement au Maroc.
Comble de malchance, en interurbain, je tombe sur la même préposée!
Ah non, j'ai pas envie de me taper 2 jours
de Eh la Gazelle! Pas cher, pas cher!
Tu veux un taxi, un tapis, un mari???

Finalement tout s'est arrangé en passant
par l'agence de voyage Air Maroc de Bordeaux.
Et pour me protéger, j'ai demandé une courriel de confirmation.
N'ayant rien reçu ce matin, je rappelle l'agence.
Pour une raison inconnue, la dame
à qui j'ai parlé hier n'avais pas fait le changement!!!
Quand ça va mal, ça va mal!
Mais encore une fois tout s'arrange...
Alors en théorie, je quitte donc mes amis
Laurent et David demain après-midi pour Paris
et jeudi matin je prends mon vol pour Casa et ensuite,
bonjour Montréal!
Ouf! N'en jetez plus, ma cour est pleine!!!
Ben il me reste juste assez de place
pour une belle grosse bordée de neige :-D

jeudi 12 février 2009

La Berthonnerie

Me voici bien installée et bien entourée à La Berthonnerie. David me fait des petits plats divins et m’offre des sujets de discussion passionnant. Laurent, seulement d’être en sa présence me réchauffe le cœur et me comble de bonheur. Seul hic, Fripouille fait son timide et n’est pas aussi colleux que je le souhaiterais (bon, d’accord ce n’est pas MON chat…)

La Berthonnerie est un petit hameau d’environ 8 maisons situé à Coussay, à une cinquantaine de kilomètres de Poitiers dans la Vienne en France. En gros, c’est la campagne. Des champs, des vallons, petit paysage tranquille. La maison est à faire rêver. D’abord, il y a un immense terrain avec plein d’arbres fruitiers. Du coup, je devrai revenir en été pour pouvoir déguster aux cerises, mirabelles, prunes, poires, framboises, etc. (sur la carte, c'est le terrain après l'intersection marquée A, à gauche donc du chemin, entre les champs gris à droite du chemin et verts.)

Puis, une belle cheminée pour me réchauffer par ces froides journées d’hiver. Il ne fait que 8 degrés et c’est une bonne transition pour le Québec mais entre-temps, j’ai tellement eu froid au Maroc qu’un peu de chaleur me fait du bien! Et il y a un bain, alors j’ai droit à ce grand plaisir (mais je n’en abuse pas car ici l’eau de paie et elle est chère). J’ai une grande chambre toute à moi avec la réserve pour mes fringales nocturnes et la laveuse qui m’a tant manqué pendant 5 mois! Et le comble de cette maison, c’est la grande, que dis-je immense! véranda qui donne sur le sud. Lorsque le soleil daigne nous honorer de sa présence il fait bon y faire une sieste, comme un gros chat paresseux… Et le soir venu, je peux regarder de splendides couchers de soleil... Il fait bon vivre ici…



Ça n'a pas de prix...

Un billet d’avion Casablanca-Paris : 3007 Dh
2 gorgées de chocolat chaud à l’Aéroport Mohamed V : 15 Dh
Un sandwich jambon-fromage,
sans beurre ni moutarde et un Coca light : 6,50 €
Un billet TGV aller-simple Paris Montparnasse-Poitiers : 66 €
Retrouver mon ami Laurent que je n’ai pas vu depuis 10 ans,
ça n’a pas de prix…

dimanche 1 février 2009

Et ça ira... Essaouira

Bonheur et bien-être.
Je me sens ici chez-moi.
J'ai fait mon nid dans une chambre sur une terrasse,
sur les remparts et la mer vient se fracasser à mes pieds.
Une belle petite chambre aux murs blancs
et aux cadres de porte et fenêtres tout bleu.
Une salle de bain jaune soleil.
Un plafond fait de bois.
Une vue à vous faire monter au septième ciel!
Et la petite terrasse où je prends mon petit-déjeuner,
bien à l'abri du vent me donne une jolie teinte bronzée :-)
Essaouira, c'est un dédales de ruelles où j'aime me perdre.
C'est une explosion de couleurs.
C'est d'une beauté à faire pleurer.
C'est aussi le paradis des chats qui se prélassent au soleil
et se goinfrent de poisson dans le port...
C'est mon paradis...

Insulte!

Maroc. Langues parlées: arabe du Mahgreb et français.
Alors, voulez-vous bien me dire
pourquoi quand je parle en français
aux commerçants ils me répondent tous en anglais?
Je leur réponds, youhou! je suis francophone!
Et ils s'obstinent!
Alors je pète un peu les plombs
et je pose ouvertement la question...
Bien madame, c'est que vous avez l'accent anglais!
PARDON! Alors que je parle avec un français un peu international
pour bien me faire comprendre et faciliter les communications
on me targe d'avoir l'accent anglais!
Je vais vous en faire un accent anglais!
Franchement...


Mektoub!

Ou le comment le destin m'a conduit dans le désert...
Alors que je tentais de dîner tranquillement avec ma mère à Agadir, un musicien de rue (un peu achalant) vient nous casser les oreilles. Le marocain à côté de moi, lui donne de l'argent en me confiant que c'est la seule façon d'avoir la paix! Nous faisons connaissance: Ahmed et son ami... Ahmed! Agent immobilier prospère, très volubile et épicurien. Ni une, ni deux, il reconnaît l'accent du Québec et veut m'ouvrir toutes les portes du Maroc. Il me donne le numéro de téléphone de son amie belge, Ineke, agente de voyage.

Le lendemain, après le départ de ma mère, j'ai le coeur en peine... et je décide de changer d'air et partir pour le désert. Après moultes recherches sur internet, je trouve guide et circuit. Puis je vais rencontrer Ineke. Elle me déconseille le circuit choisi, le disant trop touristique car le goudron va jusqu'aux portes du désert. Elle dit que cela fait un peu Las Vegas! Non merci pour moi! Alors je change mon fusil d'épaule, retourne sur internet et trouve un guide qui accepte de me conduire jusqu'aux dunes de Chigaga. Pour combien de temps, combien de sous, par où, je ne sais pas... Inch Allah!

Mercredi matin, aux petites heures, je prends le bus pour Ouarzazate, 7-8h d'enfer en perspective. Des côtes et des virages à n'en plus finir, sans compter les gens qui vomissent dans le bus. La totale quoi! Mais je dois avouer que le paysage est vraiment spectaculaire avec les montagnes enneigées... Dans le bus, il y a une seule autre blanche : Charlene et son copain Saïd. Il retourne à Zagora pour se marier :-) Puis, le bus s'arrête: un camion s'est renversé avec son chargement et bloque totalement la route! Mort, blessé, on va dormir dans le bus, qui a de l'eau... Toutes ces questions fusent! Mais cet incident permet de faire connaissance avec Charlene. On finit par passer mais bien entendu, on manque notre correspondance pour M'hamid. Alors on déceide de prendre un taxi-brousse ensemble jusqu'à Zagora. Tant mieux car la nuit arrive à grands pas...

Dans l'attente de trouver les 3 autres clients, Saïd me dit qu'il est guide et il me propose les services d'un ami. Et là, il me donne les détails du circuit, des coûts et tout le tra la la. Dans ,a petite tête, deux priorités: budget maximal de 600$ pour 5 jours et j'ai pas envie d'être dans la cohue, je veux vivre le vrai désert. Saïd me dit que par contre, ce voyage se fait à l'ancienne, la vraie vie de nomade. Pas de cuisson au gaz, tout se fait sur la braise et les nuits, à la belle étoile! Et pour 556$! Et bien, si je ne m'appelle pas Lachance! Je jubile! Je pars demain matin... À condition de survivre au taxi-brousse qui file à 110km/h dans les virages à mon plus grand désespoir. J'annule l'autre guide sans trop d'explications. À Zagora, Saïd m'installe au camping, dans une grande chambre avec une tonne de couverture. Intuile de dire que je n'ai pas souper et que je suis tomber comme une masse... Mea culpa, les Gravol m'ont un peu aidée ;-)

Jeudi matin, autre taxi-brousse, pour M'hamid. Mon sac dans le coffre fait office d'oreiller pour un chevreau. Dure réalité, il finira en méchoui ce soir... J'ai la tête dans le plafond, les genoux dans le front mais le sourire aux lèvres: le désert m'attend... J'arrive enfin et je suis accueillie par Ali. Je fais la rencontre de celle qui fera mon bonheur pour les jours à venir: Corinne. Et sans chichis, on charge les dromadaires et on part, tout simplement.

Mektoub! Si lors de mon dîner, ce musicien ambulant n'était pas venu sur la Corniche, peut-être ne serais-je jamais allée dans le désert... On n'a qu'une vie à vivre et il faut la vivre sans regrets. Il faut réaliser ses rêves et foncer. Et surtout, il faut faire confiance à la vie et garder toujours l'oeil ouvert. Je sais, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais quand on le fait, la vie vous réserve de belels surprises! Moi je dis merci à la vie de la chance que j'ai de vivre cette grande aventure. Et j'essaie de partager un peu de tout ça avec vous...