La saison du mouton

C’est la Tabaski, la grande fête du mouton. Depuis les dernières semaines, je croisais plus de moutons que de piétons. Tout le monde se promenait avec son mouton, l’exposant fièrement au regard des autres pour démontrer son statut social. Inutile de préciser que c’est le nôtre qui était le plus beau mais surtout le plus gros! Ces troupeaux ont créé des bouchons de circulations incroyables. La rue à côté du CFP était bloqué par quelques 50 moutons. La nuit venue, c’était soir de concert. Les moutons se répondaient d’une cour à l’autre, leurs Bêêêêêê se mêlant au son de la prière…

Mais aujourd’hui c’est la saison morte du mouton. Il repose en paix… sur le feu. J’ai assisté péniblement à son égorgement, à distance. Je n’ai pu retenir mes larmes et les enfants m’ont surpris. Pourquoi tu pleures? Comment leur expliquer? J’ai dit que je n’ai pas l’habitude d’une telle scène et que c’est la première fois que je vois ça. Mais aussi, que c’est un être vivant et qu’il doit souffrir… Je peux comprendre que certaines personnes deviennent végétariennes! J’ai passé par-dessus mes sentiments et après une bonne sieste, j’ai mangé le fonio avec le dit mouton. Mais il ne faut pas trop insister sur la nature de la viande dans mon assiette!

Ce soir, ce sera la fête. Je vais revêtir mon bel habit de bazin oranger et mon plus beau collier. Reste à savoir si je porterais le foulard à la Francine Grimaldi!!!

Sambé, sambé!