dimanche 1 février 2009

Mektoub!

Ou le comment le destin m'a conduit dans le désert...
Alors que je tentais de dîner tranquillement avec ma mère à Agadir, un musicien de rue (un peu achalant) vient nous casser les oreilles. Le marocain à côté de moi, lui donne de l'argent en me confiant que c'est la seule façon d'avoir la paix! Nous faisons connaissance: Ahmed et son ami... Ahmed! Agent immobilier prospère, très volubile et épicurien. Ni une, ni deux, il reconnaît l'accent du Québec et veut m'ouvrir toutes les portes du Maroc. Il me donne le numéro de téléphone de son amie belge, Ineke, agente de voyage.

Le lendemain, après le départ de ma mère, j'ai le coeur en peine... et je décide de changer d'air et partir pour le désert. Après moultes recherches sur internet, je trouve guide et circuit. Puis je vais rencontrer Ineke. Elle me déconseille le circuit choisi, le disant trop touristique car le goudron va jusqu'aux portes du désert. Elle dit que cela fait un peu Las Vegas! Non merci pour moi! Alors je change mon fusil d'épaule, retourne sur internet et trouve un guide qui accepte de me conduire jusqu'aux dunes de Chigaga. Pour combien de temps, combien de sous, par où, je ne sais pas... Inch Allah!

Mercredi matin, aux petites heures, je prends le bus pour Ouarzazate, 7-8h d'enfer en perspective. Des côtes et des virages à n'en plus finir, sans compter les gens qui vomissent dans le bus. La totale quoi! Mais je dois avouer que le paysage est vraiment spectaculaire avec les montagnes enneigées... Dans le bus, il y a une seule autre blanche : Charlene et son copain Saïd. Il retourne à Zagora pour se marier :-) Puis, le bus s'arrête: un camion s'est renversé avec son chargement et bloque totalement la route! Mort, blessé, on va dormir dans le bus, qui a de l'eau... Toutes ces questions fusent! Mais cet incident permet de faire connaissance avec Charlene. On finit par passer mais bien entendu, on manque notre correspondance pour M'hamid. Alors on déceide de prendre un taxi-brousse ensemble jusqu'à Zagora. Tant mieux car la nuit arrive à grands pas...

Dans l'attente de trouver les 3 autres clients, Saïd me dit qu'il est guide et il me propose les services d'un ami. Et là, il me donne les détails du circuit, des coûts et tout le tra la la. Dans ,a petite tête, deux priorités: budget maximal de 600$ pour 5 jours et j'ai pas envie d'être dans la cohue, je veux vivre le vrai désert. Saïd me dit que par contre, ce voyage se fait à l'ancienne, la vraie vie de nomade. Pas de cuisson au gaz, tout se fait sur la braise et les nuits, à la belle étoile! Et pour 556$! Et bien, si je ne m'appelle pas Lachance! Je jubile! Je pars demain matin... À condition de survivre au taxi-brousse qui file à 110km/h dans les virages à mon plus grand désespoir. J'annule l'autre guide sans trop d'explications. À Zagora, Saïd m'installe au camping, dans une grande chambre avec une tonne de couverture. Intuile de dire que je n'ai pas souper et que je suis tomber comme une masse... Mea culpa, les Gravol m'ont un peu aidée ;-)

Jeudi matin, autre taxi-brousse, pour M'hamid. Mon sac dans le coffre fait office d'oreiller pour un chevreau. Dure réalité, il finira en méchoui ce soir... J'ai la tête dans le plafond, les genoux dans le front mais le sourire aux lèvres: le désert m'attend... J'arrive enfin et je suis accueillie par Ali. Je fais la rencontre de celle qui fera mon bonheur pour les jours à venir: Corinne. Et sans chichis, on charge les dromadaires et on part, tout simplement.

Mektoub! Si lors de mon dîner, ce musicien ambulant n'était pas venu sur la Corniche, peut-être ne serais-je jamais allée dans le désert... On n'a qu'une vie à vivre et il faut la vivre sans regrets. Il faut réaliser ses rêves et foncer. Et surtout, il faut faire confiance à la vie et garder toujours l'oeil ouvert. Je sais, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais quand on le fait, la vie vous réserve de belels surprises! Moi je dis merci à la vie de la chance que j'ai de vivre cette grande aventure. Et j'essaie de partager un peu de tout ça avec vous...

1 commentaire:

Djou a dit…

Une autre belle preuve que l'Afrique, c'est les rencontres! J'en bave juste à te lire! :)