(j'ai rédigé ce message à 12 000 mètres d'altitude, quelque part au-dessus de l'océan atlantique, le 19 février 2009)
J'ai toujours l'impression d'être dans un no man's land ou dans une troisième dimension lorsque je reviens chez moi en avion. Le temps continue d'avancer mais moi j'ai l'impression de faire du surplace. Le soleil reste toujours à la même hauteur. Le spectacle est toujours le même: un ciel infini avec des nuages... à l'infini! J'avance dans le temps mais je recule dans les fuseaux horaires... Çe me laisse toujours une drôle d'impression.
Je suis triste que cette grande aventure soit terminée. En lisant mon Carnet de retour (un petit cahier d'exercices pour faire le point sur cette expérience interculturelle), j'écris et je pleure à chaude larme. Je ne veux pas que ça arrête... J'ai l'impression que mon expérience est un peu incomplète. J'aurais pu, j'aurais dû en faire plus. (chers CFCIstes, dites-moi que vous aussi vous vous dites ça...) Fini les «vacances». Attention, vacances ne signifie pas inactivité! Simplement, depuis un an, je vis un rêve. J'ai fait ce que j'ai fait non pas parce que j'avais besoin d'argent mais parce que j'en avais envie.
Oui, j'ai hâte de retrouver ma famille, mes amis, mon Kili, mon environnement. Mais je n'ai pas hâte de retrouver ce rythme de vie occidental où tout va trop vite. Où le mantra de la société est: je n'ai pas le temps. Pas envie de devoir me trouver un boulot parce qu'il faut que je fasse de l'argent. Pas trop envie de retourner vivre chez mes parents à mon âge. Toutefois, si je ne les avais pas eu derrière moi à me supporter et m'inonder de colis tout le long de mon stage au Mali, je n'aurais jamais osé me lancer dans cette folle aventure. Mille fois merci d'être ce qu'ils sont.
Bref, je suis assise depuis 5 heures, les genoux dans le front, la gorge sèche, fatiguée, déprimée. Encore 3 heures d'avion. Pas envie de partir et pas envie de revenir chez moi. Et soudain, tout bascule!
L'écran indique qu'il ne reste que 2 heures de vol et qu'on survole... le Canada. Je regarde par le hublot: TERRE À L'HORIZON!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Oui, oui, c'est Terre-Neuve! Je suis rendue chez moi! Alors je pleure comme un veau, mais de joie... Je rentre à la maison! Pour combien de temps, je ne sais pas. Vais-je repartir? J'espère... Quand je ne sais pas... Je sais que simplement, à ce moment où je vois Terre-Neuve, mon coeur est rempli d'une joie immense...
Puis lorsque enfin, j'arrive aux fameuses portes, j'entraperçois mon père. Coucou! C'est moi! Ici!!! Et je saute comme une puce du haut de mes 5 pieds 4... Mon père crie à ma mère: Elle est là! Ma mère s'étire le cou et me cherche désespérement des yeux... Je suis lààààààà! Iciiiiiii! Et de voir le visage de mon père s'illuminer d'un grand sourire. Et de retrouver ma mère.
Arrivée à la maison, Kili me fait la fête. Il se colle, me câline et lèche tous mes bagages! Il doit se dire, attend, tu reviens, je ne te laisse plus repartir! C'est bon de rentrer chez soi :-)
Je laisse la vie me porter comme elle l'a si bien fait depuis la dernière année... J'espère que le destin me conduira à nouveau et très bientôt à Bamako... Mektoub...
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